Au naturel, la Nouvelle-Zélande

Arrivés à Auckland le 5 octobre, après 6 heures de vol mais une heure de moins sur l’horloge, on a perdu 23 heures!?  Au moins pas de décalage dans le corps mais on a juste voyagé dans le futur, cool!

Le sentiment d’être à l’autre bout du monde en Nouvelle –Zélande est vraiment excitant pour M-C qui n’en revient pas d’être là!

On prend une auto louée qui est un peu petite car on doit y mettre nos bagages comme dans un casse-tête et on doit garder les plus petits bagages sur nous.  À mon grand étonnement, la conduite ici se fait à gauche… oups!  On ne connaissait pas ce détail.  Je dois me faire rapidement à l’idée puisqu’en sortant de l’aéroport, on tombe sur une importante et occupée autoroute.  Ça me prendra 2 jours pour m’y faire.

La route vers notre premier logis était sinueuse, se rétrécissant à une voie sur les ponts,  les Néo-Zélandais ont le pied pesant, ce fût une bonne pratique!   On est tout de suite plongé dans les typiques vallons vert fluo bordés de moutons.  La végétation est un joli mélange de conifères, feuillus, fougères et palmiers.

Premier logis près d’une jolie plage dans un camping à Whitianga.  Épuisée par les trois films regardés dans l’avion, Maéva se couche avant souper et file jusqu’au lendemain.

Le matin, je trouve un guide « Lonely Planet » sur la Nouvelle-Zélande en français sur la plage en joggant, quelle chance!  Ensuite, direction Cathedral Cove, sans trop avoir d’attente mais sachant que c’est un attrait populaire auprès des touristes.  Le chemin y menant est parsemé de jolis villages côtiers et de bons restos de fish ‘n’ chips, miam! Le temps était pluvieux et gris mais arrivés sur la plage, le soleil est apparu et c’était magnifique.  L’eau était glacée par contre pour se baigner, nous nous sommes trempés les pieds pour confirmer.

Ensuite, direction Rotorua et les villages Maori. Sur la route nous avons pu observer l’art de la ‘tôle’ néo-zélandaise.  Plusieurs sculptures et peintures sont fabriquées à l’aide de planches de métal ondulées, certaines impressionnantes comme ces trois bâtiments en forme de bouc,  brebis et chien…ce fameux trio du berger! La route vers Rotorua est pittoresque avec ses vallées vertes parsemées de milliers de moutons.  Un de nos objectifs était un arrêt à ‘Hobbiton’, site  utilisé pour les films du Seigneur des anneaux et le Hobbit. On avait donc déjà planifié dormir dans la petite ville de Matamata.  Après quelques arrêts infructueux à une auberge de jeunesse et un hôtel/taverne, quelle ne fût pas notre surprise de trouver ce qu’ils appellent des ‘Holiday Park’, une petite cabine sur un camping avec comme bonus une piscine chauffée aux eaux thermiques!  Après une petite saucette d’une heure, les filles dans la piscine et papa dans le spa J, Marie et Maéva étaient super contentes de voir que le camping avait une bibliothèque pour échanger leurs livres, bye bye Dark Matter (très bon roman de science fiction) pour du Stephen King, et dodo dans notre chambre aux lits superposés.

Notre arrêt au ‘Hobbiton’ le lendemain a plu à tous! Les filles ont adoré voir les décors grandeur nature du village des Hobbits et entendre toutes les petites histoires cocasses du tournage, gracieuseté de notre guide. Un fait intéressant était le jeu de grandeur et de perspective  que le réalisateur, Sir Peter Jackson (un ‘king’ du cinéma pour les Néo-Zélandais), a mis au point.  Certains acteurs devaient paraître plus petits à l’écran que d’autres personnages, comme les elfes, magiciens et humains. Certaines maisons devaient donc être reproduites à 60% de la grandeur humaine, ajouté à de petites astuces de caméra en jouant avec la distance entre les personnages. Tout ça fût agréablement conclut avec une boisson au gingembre pour les filles, un cidre pour Marie et une bonne bière stout pour moi dans l’hôtel du dragon, vers 11h30 du matin! J

Notre route s’est poursuivie à travers ce continuum de vallées vertes parsemées de moutons jusqu’à ce qu’on voit au loin de la fumée blanche, opaque et assez étendue en plein centre-ville de Rotorua… accompagnée d’une odeur de soufre intense. Vous avez trouvé? La région de Rotorua est l’entrée des sols arides géothermiques avec des lacs bouillonnants venant du fin fond de la terre. Nous avons pris le temps de visiter plusieurs de ces sites gratuits, incluant en prime une longue marche dans une grande forêt de séquoias rouges. Notre nuit fût tranquille dans une auberge de jeunesse, là où cette nouvelle génération de jeunes adultes voyageurs s’assoit dans le salon communautaire en souriant à leurs téléphones cellulaires. Les temps ont bien changé dans ces auberges, là où on pouvait rencontrer des gens et prendre une petite bière en racontant nos histoires de voyages…

Le lendemain nous avons pris le chemin du ‘hot and cold’, une rivière d’eau douce froide qui se mélange avec une rivière d’eau thermique chaude dans la forêt. Tout ça encore gratuit, merci à la dame de l’information touristique! Marie était un peu nerveuse car une affiche indiquait de ne pas mettre sa tête dans l’eau au risque d’attraper la méningite, les organismes pouvant pénétrer dans les narines et infecter le cerveau… ouach!  Nous étions entourés de touristes et d’une famille de la place dont les enfants nageaient sous l’eau… ça a aidé à calmer ses inquiétudes.

Nous avons vu notre premier signe d’avertissement de traverse de kiwi (à la brunante) et toute la famille était bien excitée. Tellement que Marie et moi on est retourné le soir même en véhicule pour voir si on ne pouvait pas en apercevoir un traverser le chemin (mais sans succès) vers le volcan Ruapehu, où nous avons passé la nuit.  Elle fût un peu fraîche en altitude et disons que nos couvertures ont démontré leurs limites, puisque la plupart des « Holiday Park » n’en fournissent pas. Nous avons marché autour du volcan le lendemain matin et aussi découvert une station de ski tout en haut du sommet. Une station de ski encore ouverte, avec une seule piste familiale en piteux état étant donné la fin de la saison (c’est le printemps ici). Par contre, la vue était magnifique et le paysage aride et sec.

L’après-midi s’est passé dans la voiture afin de faire le plus de kilométrage possible vers Wellington (capital de la NZ) avec l’option de traverser vers l’île du sud (Christchurch). Le paysage était très différent de nos premiers jours, plaines et pâturages, un mélange de Charlevoix et du Bas St-Laurent, sans notre beau fleuve. Nous avons passé la nuit dans un autre Holiday Park à Palmerston North, là où nos filles ont pu faire une séance intense de travaux scolaires pendant que maman et papa allaient prendre une bière dans une belle microbrasserie de la ville. Notre première bière en ville et l’IPA était excellente!

Le lendemain nous avons fait un arrêt dans la vallée du vin au nord de Wellington, au vignoble Johner pour une petite dégustation. Marie est tombée en amour avec le Shiraz et le rosé de ce vignoble et nous sommes partis avec une bouteille de rouge. Johner est un Allemand qui n’est jamais venue en NZ mais qui a engagé un couple suisse afin de s’occuper de son vignoble. Nous avons été servis par la dame du couple qui était un peu nerveuse de voir nos filles se lancer le frisbee près des jeunes pousses de vignes. J

Nous sommes finalement arrivés à Wellington! Un petit arrêt au i-site, service touristique extrêmement bien organisé et efficace, et grâce à notre conseiller Don, nous avons décidé de casser le cochon et de dormir deux nuits dans un motel au centre-ville tenu par une famille Chinoise.  Dans notre chambre avec cuisinette et wi-fi gratuit, nous avons écouté un petit film sur Netflix en dégustant finalement le fameux agneau néo-zélandais. J’ai adoré évidemment mais M-C et les filles ont trouvé le goût un peu trop prononcé…

Le lendemain fût pluvieux, bonne occasion pour  visiter le musée national de la NZ, gratuit, qui se composait d’une section sur la culture Maori, une sur les immigrants et une superbe exposition sur le département d’ANZAC (à chercher sur le net) à Gallipoli lors de la première guerre mondiale. Les Néo-Zélandais disent qu’ils sont vraiment devenus souverains de l’empire britannique lors de cette offensive. Les NZ ont perdu un nombre exorbitant de soldats lors de ce débarquement infructueux contre leurs adversaires, les Turcs, alliés des Allemands.  un pourcentage prêt du tiers de sa population apte à combattre seulement à Gallipoli. L’exposition était hors du commun!  Les scènes de guerre grandeur plus que nature, mannequins quatre fois plus grands qu’un homme de taille normal et écrans interactifs. C’était la première fois que la famille au complet était si intéressée à l’histoire des grandes guerres et papa était ravi! J Un autre fait intéressant c’est l’intégration de la culture maori dans toute la NZ. Saviez-vous que la NZ a deux langues officielles, l’anglais et le maori! Tous les documents gouvernementaux et officiels doivent être traduits dans les deux langues. Tellement que la langue seconde enseignée à l’école est le maori. C’est ce qui, je crois, a donné cette culture unique aux Néo-Zélandais qui les différencient de leur grande sœur l’Australie. Une culture près de la terre, de protection de la nature, un rythme de vie moins effréné, et un respect (intégration totale) des peuples aborigènes au quotidien. Une observation un peu cocasse, on pouvait voir très souvent des Néo-Zélandais marcher pieds nus dans les supermarchés, dans la rue et autres endroits publics.

Nous avons bien aimé Wellington, une petite capitale (400 000 habitants), au bord de l’eau ou se côtoient au centre-ville fonctionnaires, universitaires et touristes. Il y a de tout, des micro-brasseriesJ, cuisine d’origines diverses mais toujours à petite dose. Le port de mer est superbe, donnant accès à l’ile du sud. En parlant de l’ile du sud, nous avons décidé finalement de ne pas traverser du au coût (380$ aller seulement) et le temps qui nous restait pour remonter vers Auckland prendre notre avion. Ça sera pour un autre voyage car M-C et les filles ont adoré la NZ. Maéva veut y revenir étudier. À vrai dire l’immigration en NZ est très facile. On peut recevoir un permis de travail d’un an en moins de quelques semaines! L’Australie est justement très nerveuse de la souplesse des lois sur l’immigration néo-zélandaise.

Après deux jours à Wellington, nous avons pris la route vers Auckland mais en longeant la côte ouest cette fois-ci. Nous avons essayé de voir des pingouins bleus et un volcan mais mère nature nous a déversé une longue pluie et a couvert le ciel de nuages gris durant ce périple. Nous nous sommes finalement arrêtés dans un autre ‘Holiday Park’, mais un Top 10! Nous sommes devenus membres car l’abonnement donne des rabais dans les campings en Australie. Ce Top 10 avait tout pour plaire, piscine, trampoline, cage à perroquet, spa (inclus avec l’abonnement!), salle de jeux vidéo et machine automatique pour faire des frites (3$)!!

Une autre belle trouvaille fût les ‘glow worms’ de la NZ.  Ce sont des vers phosphorescents (qui brillent dans le noir).  Nous nous sommes donc arrêtés à Waitomo pour ses cavernes et ses vers brillants. Étant donné notre long voyage ou notre petit budget, nous avons décidé de faire une excursion de nuit. Ne vous en faîtes pas, il n’y a aucun prédateur en NZ. Toutes les espèces animales sur l’ile furent introduites par les européens, à part pour les poissons des côtes, kiwis et oiseaux comme le tui (oiseau qui chante comme un synthétiseur J). Notre excursion fût sensationnelle, nous avons marché dans le bois avec nos lampes frontales en longeant une rivière dans une vallée. Il y avait des vers phosphorescents sur les deux côtés des pentes de la vallée, c’était magique. Les vers illuminaient d’un turquoise intense tout autour de nous. On marchait main dans la main traversant les ponts en bois au-dessus de la rivière et passant dans les entrailles de la montagne à travers de petites cavernes sculptées par l’eau. Un des plus beau souvenir de la Nouvelle-Zélande.

De retour à Auckland pour y prendre notre avion vers l’Australie. Nous avons trouvé un bel et chic appartement au centre-ville grâce à AirBnB, avec piscine et centre de conditionnement physique inclus! Nous avions une belle vue sur les clubs pour homme gentlemen de l’autre côté de la rue ;) Notre séjour à Auckland nous a permis de découvrir son zoo et finalement voir un kiwi vivant (qui malheureusement dormait) au lieu de tous ceux vus précédemment empaillés. Faire un tour au musée d’art contemporain avec ses peintures historiques, salle abstraite pour tous les sens et un étage complet de peinture vive de toutes formes que mes filles se disaient aussi capable de faire la même chose et ne comprenaient surtout pas l’intérêt J Nous étions aussi en plein milieu de la fête des lumières de la communauté indienne d’Auckland (Diwali) et plusieurs rues étaient fermées pour faire place aux ‘food-trucks’ et aux scènes pour les danses traditionnelles. J’ai aussi pu faire une belle course sur le quai qui fait plus de 5 km, manger une crème glacée immense avec la famille en forme de pieuvre et acheter nos dernier souvenirs. Ha oui, nous avons fait plus de 1800km durant notre périple, à plus de 1.80$ du litre d'essence...ouch! :)

Le départ pour l’Australie s’est passé comme prévu, à l’exception des visas! Car oui, l’Australie demande maintenant des visas électroniques pour tous les Canadiens! Une chance que la compagnie aérienne  a pu nous les faire sur place le matin même…vous êtes maintenant avisés!

Pascal